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Une vague européenne : quand les kinés veulent se former hors de France

Près d’un tiers des kinésithérapeutes en France ont été formés à l’étranger


Longtemps perçue comme un parcours marginal, la formation en kinésithérapie hors de France est aujourd’hui devenue un choix sûr et courant.

Près d’un kiné sur trois exerçant en France a obtenu son diplôme dans un autre pays européen, contre à peine 21 % en 2016. Belgique et Espagne dominent, mais le Portugal, l’Italie, la Pologne ou l’Allemagne accueillent aussi de plus en plus d’étudiants français.

Ces formations séduisent par leur accès plus lisible, des frais souvent comparables à la France et surtout une reconnaissance automatique des diplômes dans l’UE : une fois diplômé, l’inscription à l’Ordre français se fait sans concours ni équivalence lourde.

Le retour est fluide, les perspectives d’exercice sont identiques à celles d’un diplômé français et la demande de kinés en France reste forte. Autrement dit, partir se former en Europe n’est plus un pari risqué : c’est aujourd’hui une voie largement empruntée, encadrée et reconnue.

2016

Environ 21 % des kinés exerçant en France avaient été diplômés à l’étranger.

2020

Déjà 23 541 kinés étaient titulaires d’un diplôme étranger, ce qui représentait 26,1 % de l’ensemble. On observe une progression par rapport à 2016, où cette proportion était de 21,2 %.

2022

28,3 % des kinésithérapeutes exerçant en France détenaient un diplôme obtenu hors de France.

2024

Ce nombre atteint 32 574 kinés inscrits ayant obtenu leur formation à l’étranger, soit environ 30,8 % des effectifs totaux.

Autrement dit, la proportion a bondi de plus de 10 points en moins d’une décennie, et continue de croître.

Jusqu’à récemment, on imaginait que la majorité des kinésithérapeutes en France étaient formés localement.

Pourtant, une tendance forte s’est imposée : une part croissante d’étudiants choisit de faire leur formation dans un autre pays européen, souvent pour éviter les contraintes du système français. Ces kinés formés à l’étranger reviennent s’installer en France, armés d’un diplôme européen reconnu, et participent désormais à remodeler le paysage de la rééducation.

La quasi-totalité de cette hausse est due aux formations suivies dans l’Union européenne. Les destinations les plus choisies par les Français sont :

  • Belgique (première place historique, environ 43 % des kinés diplômés hors de France) ;
  • Espagne (31 %, avec une croissance spectaculaire depuis dix ans) ;
  • puis Portugal, Italie, Pologne, Roumanie, Allemagne.

Certaines universités espagnoles ou belges ont vu leur proportion d’étudiants français grimper jusqu’à 40 % dans certaines promotions.

Ces données montrent que la formation européenne n’est plus marginale : elle devient une option majeure pour de nombreux futurs praticiens.

Pourquoi l’Europe séduit tant les aspirants kinés ?


1. Un accès souvent plus souple et lisible

Dans certains pays européens, les critères d’admission sont plus transparents et moins soumis à une élimination drastique en cours de route.

Les étudiants peuvent accéder à la formation via des dossiers académiques, des tests de langue ou d’aptitude, plutôt que des concours très compétitifs français.

C’est particulièrement le cas pour des destinations comme l’Espagne, la Hongrie ou la Lituanie où l’enseignement privé sur place dispose de ses propres rêgles. Nous envoyons chaque année des dizaines d’étudiants vers des destinations autres que la France, qui n’auraient pas pu y continuer leurs études.

2. La reconnaissance mutuelle des diplômes européens

Les diplômes européens sont soumis à des dispositifs de reconnaissance dans l’Union européenne.

Cela permet à un kiné diplômé en Belgique, en Espagne ou dans d’autres pays membres de demander son inscription auprès de l’Ordre des kinésithérapeutes français, sans équivalence lourde ou épreuve supplémentaire (ou avec des formalités réduites).

3. Des formations proches géographiquement et culturellement

Pour des étudiants français, aller étudier en Belgique, en Espagne ou en Allemagne implique souvent moins de rupture culturelle qu’aller dans des pays plus lointains.

C’est une transition plus facile, qui suscite moins d’appréhension bien que la langue locale reste toujours un défi !

Heureusement, nous proposons des formations de kinésithérapie en anglais, et parfois même en français directement à l’étranger.

4. Des coûts parfois plus maîtrisables

Dans certains pays européens, les frais de scolarité peuvent être comparables, voire inférieures, à ce qu’un étudiant supporterait en France (quand les places sont limitées ou que des frais d’études privées s’appliquent).

On a même fait un article sur le sujet pour vous prouver que oui, il est possible d’étudier à l’étranger dans le privé pour un coût similaire aux études publiques en France !

Pourquoi les kinés franças sont ils de plus en plus formés à l'étranger ?
Vous êtes prêt à vous lancer ?

Contactez-nous dès maintenant pour commencer ensemble votre projet.

Reconnaissance et retour en France : un parcours désormais rodé

Le retour en France après un diplôme européen est simple et balisé :

  1. Le diplômé dépose un dossier de reconnaissance de qualification auprès du ministère et de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
  2. La France applique la reconnaissance automatique prévue par les textes européens, sans examen complémentaire (contrairement aux diplômes hors UE).
  3. Après validation, le kiné reçoit son numéro ADELI/RPPS et peut exercer en libéral ou en salariat, comme n’importe quel confrère diplômé en France.

C’est cette sécurité juridique qui rend l’option européenne si attractive : on sait qu’on pourra rentrer sans perdre d’années ni repasser de concours.

Quel est l’impact sur le système de santé français ?

Des renforts face à la pénurie


La France manque de kinés, surtout en zones rurales et dans certaines spécialités (rééducation post-chirurgicale, respiratoire, neurologique). L’arrivée massive de diplômés européens permet de maintenir l’offre de soins.

Une belle mobilité géographique


Beaucoup de ces kinés s’installent d’abord là où la demande est forte (zones sous-dotées, périphérie des grandes villes), avant parfois de rejoindre des cabinets plus attractifs.

L’arrivée s’une population plus jeune et dynamique


Ces praticiens sont souvent très mobiles, prêts à innover (rééducation numérique, télésuivi, techniques modernes). Ils rajeunissent un corps professionnel vieillissant.

Une tendance appelée à durer

Tant que l’accès aux IFMK français restera limité et coûteux, que la reconnaissance européenne restera simple, et que la demande en soins kiné augmentera (vieillissement de la population, post-opératoire, sport, santé publique), le flux des diplômés européens vers la France continuera de croître.


Aujourd’hui, il n’est plus rare de croiser un cabinet où la majorité des praticiens ont obtenu leur diplôme à Bruxelles, Madrid ou Lisbonne.