Skip to main content

Réforme des études de santé en 2026 : retour à une voie unique, fin de l’expérimentation PASS/LAS ?

Depuis quatre ans, les études de santé en France ont été bouleversées par la réforme de 2020, qui a mis fin à la PACES et introduit les parcours PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et LAS (Licences avec Accès Santé).

L’intention était louable : diversifier les profils, supprimer le numerus clausus, moderniser la formation. Mais aujourd’hui, la grogne monte, des bilans critiques s’enchaînent, et une nouvelle réforme s’annonce pour 2026. Dans cet article, on décortique pourquoi ce virage est devenu nécessaire, les critiques qu’il suscite, les propositions concrètes pour l’avenir, et les grandes orientations déjà en débat.

Le système PASS/LAS : un patchwork devenu labyrinthe

Une réforme ambitieuse, mais bancale à l’usage

La suppression de la PACES et du numerus clausus en 2020 avait pour but d’élargir l’accès aux études de santé. On espérait un modèle plus souple, plus juste, capable de détecter des vocations au-delà des seuls bacheliers scientifiques.

Le PASS proposait une année orientée santé avec une « mineure » hors santé. À l’inverse, la LAS reposait sur une licence classique (droit, psychologie, biologie…) avec une « mineure santé ». Ce double modèle devait permettre plus de souplesse, des réorientations facilitées et moins d’échecs.

Mais la réalité s’est avérée bien plus complexe : programmes hétérogènes d’une université à l’autre, inégalités de traitement selon les filières, parcours trop lourds, taux d’échec toujours élevés… Sans parler du casse-tête administratif que cela représente pour les étudiants et les universités.

Une machine à sélectionner, pas à former

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Selon la Cour des comptes, le système PASS/LAS n’a pas permis de corriger les inégalités sociales ou territoriales. Les étudiants issus des classes populaires ou des petites villes peinent toujours à accéder à ces filières. Le stress reste immense. Le coût pour les universités a même explosé, avec la multiplication des groupes, des filières, des jurys, des évaluations spécifiques.

Et surtout, beaucoup échouent. Dans certaines LAS, seuls 5 à 10 % des étudiants obtiennent une place en deuxième année de santé. Le système, censé être plus ouvert, s’est transformé en labyrinthe sélectif, particulièrement rude pour ceux qui n’ont pas anticipé tous les pièges.

Le retour en force de la voie unique : une idée qui fait consensus

L’avis tranché de la Cour des comptes

En décembre 2024, la Cour des comptes jette un pavé dans la mare : elle propose de « mettre fin à l’expérimentation PASS/LAS » pour revenir à une voie unique d’accès aux études de santé. Cette voie serait pilotée par les UFR santé et articulée autour d’une majeure santé et d’une mineure de réorientation.

Objectif : clarifier l’entrée dans ces filières, harmoniser le niveau d’exigence, et offrir aux étudiants une vraie lisibilité. La Cour recommande aussi de réintroduire le redoublement, supprimé en 2020, et de développer davantage les passerelles (pour les étudiants en reconversion ou venant d’autres filières).

Les doyens de médecine s’alignent

Du côté des facultés, le constat est le même. Les doyens de médecine reconnaissent les limites du système actuel. Eux aussi souhaitent une voie principale claire, tout en conservant quelques accès alternatifs. Mais surtout, ils veulent sortir de l’usine à gaz administrative actuelle, pour revenir à une formation exigeante mais structurée.

Toujours aussi difficile d'accéder aux études de santé en France

Pourquoi de plus en plus d’étudiants partent étudier la santé à l’étranger

Un des effets majeurs de la réforme PASS/LAS, c’est l’exode étudiant. Chaque année, des milliers – de jeunes Français partent tenter leur chance à l’étranger, notamment en Belgique, en Espagne, en Roumanie ou encore en Hongrie.

Une réponse au blocage du système français

La France reste ultra-sélective : pour quelques places en deuxième année de médecine, des dizaines de milliers de candidats. Beaucoup de lycéens brillants se heurtent à une barrière opaque, arbitraire ou simplement mal calibrée. À l’étranger, ils trouvent un système parfois plus coûteux, mais aussi plus transparent, avec un accès direct aux études médicales dès la première année.

Des cursus plus linéaires, moins anxiogènes

En Belgique francophone, par exemple, l’admission se fait par concours, mais dans un cadre clair, avec des règles identiques pour tous. En Espagne ou en Roumanie, l’accès repose sur un dossier et une épreuve écrite. Ces cursus proposent souvent un encadrement plus individualisé, et surtout une trajectoire plus fluide, sans la tension constante d’un couperet en fin d’année.

Un phénomène qui interroge sur l’efficacité du modèle français

Que tant de jeunes motivés choisissent de s’expatrier pour exercer plus tard en France doit interpeller. Cela révèle une frustration croissante, un sentiment de gâchis, et une perte de confiance dans le système national. Ces départs, loin d’être anecdotiques, sont devenus un indicateur de la défaillance du modèle actuel.

Partir étudier la santé dans les meilleures conditions avec Take Me to MedSchool

Face à la complexité du système français, de plus en plus d’étudiants choisissent de partir étudier la santé à l’étranger… mais rarement seuls. Passer par une agence spécialisée tel que nous est devenu une option stratégique pour maximiser ses chances d’intégration.

Nous vous accompagnons dans toutes les étapes : choix du pays et de l’université, constitution du dossier, démarches administratives, préparation aux entretiens, voire cours de langue ou soutien pédagogique avant le départ.

Dans un environnement souvent inconnu, nous vous offront un gain de temps, de sérénité et une vraie sécurité logistique. En comparaison, rester en France, c’est affronter seul un système ultra-concurrentiel, sans garantie d’issue, avec des règles qui changent d’une fac à l’autre. 

Vous ne souhaitez pas attendre la réforme pour étudier la santé ?

Contactez-nous dès maintenant pour partir étudier à l’étranger. 

Ce que disent les ministres : vers une réforme dès 2026

Des annonces fortes au Sénat

Le 26 mars 2025, les ministres Philippe Baptiste (Enseignement supérieur) et Yannick Neuder (Santé) sont auditionnés au Sénat. Le ton est clair : une nouvelle réforme est à l’étude, et elle pourrait être mise en place dès la rentrée 2026.

Philippe Baptiste reconnaît que la réforme de 2020 « a montré ses limites » et souhaite désormais « un modèle unique d’organisation de l’accès aux études », tout en préservant « la diversité des parcours ». Il propose un tronc commun santé, bien structuré, et piloté par les UFR santé, avec une possibilité de réorientation prévue dès le départ.

Yannick Neuder, lui, insiste sur l’urgence : « Nous avons besoin de former plus, mais aussi de former mieux. » Il souligne les effets pervers du système actuel, comme la fuite croissante d’étudiants vers l’étranger, notamment la Belgique et la Roumanie, pour contourner les sélections françaises.

Un calendrier ambitieux mais serré

L’idée serait de finaliser les arbitrages dans les mois à venir, pour une mise en œuvre à la rentrée 2026. C’est ambitieux, car il faudra réécrire les maquettes pédagogiques, repenser la sélection, ajuster les capacités d’accueil, et mobiliser les équipes universitaires.

Une réforme qui devra répondre à plusieurs défis

1. Simplifier sans niveler par le bas

Le nouveau système devra être lisible, compréhensible, sans pour autant brader l’exigence académique. Le défi sera de concevoir une première année qui forme et sélectionne, tout en laissant des options viables en cas d’échec.

2. Réduire les inégalités

Il faudra veiller à ce que les étudiants de tous horizons – sociaux, géographiques, scolaires – puissent avoir une chance réelle. Cela passera par une harmonisation nationale, la suppression des inégalités entre universités, et une attention particulière aux lycées ruraux ou moins cotés.

3. Limiter les effets de « bachotage »

Le nouveau système devra éviter de recréer une PACES bis, centrée sur la mémorisation massive et les concours absurdes. L’évaluation continue, le contrôle des compétences, et une part d’entretien ou d’oral pourraient mieux valoriser le potentiel global des candidats.

4. Prendre en compte les besoins du terrain

Enfin, la réforme devra s’inscrire dans une logique de planification territoriale : combien de médecins, de pharmaciens, de sages-femmes seront nécessaires dans les dix ans à venir ? Et surtout, dans quelles régions ? La sélection ne doit pas être déconnectée des besoins du pays.

Les étudiants veulent aussi peser dans la réforme

Les fédérations étudiantes (ANEMF, UNEF, FAGE, etc.) sont elles aussi favorables à une voie unique, à condition qu’elle soit bien pensée. Leur crainte : qu’on revienne à une sélection brutale, sans filet, où les perdants se retrouvent sans diplôme, sans validation, sans avenir.

Elles militent pour un modèle qui laisse une vraie chance à ceux qui échouent, via des réorientations facilitées, des ECTS capitalisables, et des passerelles vers d’autres filières. Autre demande : que les étudiants soient intégrés dans les discussions, au lieu d’apprendre les décisions dans la presse.

Conclusion : une réforme cruciale pour la santé et la société

Ce qui se joue ici va bien au-delà de l’accès à quelques milliers de places en médecine. Il s’agit de refonder un système de formation des soignants à la hauteur des défis du XXIe siècle : désertification médicale, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques, crises sanitaires à répétition.

Un système lisible, juste, exigeant, humain. Voilà le cap que devra se donner la réforme de 2026. Pour éviter de former une génération de soignants surmenés, ou pire, pour ne pas rater l’occasion de redonner du sens à l’entrée dans l’une des professions les plus fondamentales de notre société.